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Tour d'Europe

Tempo, culo e signori fanno quelle che vogliono

 

 

A force de pleuvoir, ça finit par être vide un nuage ! Et c’est arrivé samedi matin ! Et c’était pas mal du tout, Venise sans la pluie et depuis le ferry..

Pernelle, Romain et Isalis venaient tester le romantisme vénitien le temps d’un weekend et on s’est donc retrouvé sur une terrasse de café dans la matinée. Une vraie terrasse ensoleillée, sans polaire et avec lunettes de soleil. Le truc dont je rêvais depuis pas mal de temps…
 

Circuler dans Venise à vélo est impossible. En sortir est possible mais dangereux et désagréable. La route pour Padoue longe ensuite la Brenta. Tout le long, des villas construites par Palladio, le héros local qui vole la vedette à Cavour ou Garibaldi pour le nom des rues !

A Padoue, je retrouve Filippo, contacté sur le site Warmshower et qui m’offre bien plus qu’une douche chaude ! Il me fait visiter la ville, me raconte son histoire et celle de Galilée dont on peut encore voir l’observatoire, me vante les mérites de son université. Elle est l’une des plus anciennes d’Europe et une tradition perdure, celle de faire lire aux thésards lors de leur soutenance, sous les jets d’œufs, tomates et autres projectiles, un long poème satirique écrit par leurs amis et illustré de caricatures. Certains de ces poèmes sont d’ailleurs placardés dans les rues et leurs illustrations ne sont pas toujours du meilleur gout… Dommage que tant de soutenances de copains soient passées sans que j’aie connu cette coutume… (Mais il reste la tienne, chère amie XVIIIèmiste…!)

Le lendemain, Filippo pédale avec moi jusqu’à Vicenza tout en me donnant ma troisième leçon d’italien… en anglais ! Il me raconte ses voyages à vélo et le trajet à deux passe bien vite. Me voilà convaincue par le principe de Warmshower !

Vicenza est une bien belle ville et très animée : saucisses grillées, majorettes, orchestre, rien ne manque au folklore !


Parmi la foule qui erre au hasard des rues en cette fin de dimanche, Chiara, Francesco et Marta, plantée sur ses épaules. Frida fait sensation, on engage la conversation, d’autant plus facilement que Chiara est bilingue. Rapidement, on me propose pizzas et chambre d’amis, une aubaine ! Marta me raconte beaucoup de choses mais je n’ai pas encore passé le module « italien petite enfance » et j’ai quelques difficultés à suivre… Par contre, je discute avec Chiara comme si nous nous étions toujours connues et je me sens chez eux comme chez moi… Ils voudraient bien partir à vélo eux aussi mais la petite sœur de Marta arrive dans quelques jours… Je suis tellement bien chez eux que je décide d’y oublier ma sacoche avant, histoire d’avoir le plaisir d’y repasser et pour confirmer, par l’exception, la règle qui veut que je n’oublie jamais rien nulle part ! 

Avant de partir, Chiara me recommande à son amie Alice, organisatrice de voyages à vélo, à qui je rends visite dans son agence. Je laisse ma tête en souvenir sur le Facebook de l’association et en repars pleine d’informations sur la suite de ma route, d’autant plus convaincue que le cyclotoursime a un bel avenir devant lui…

La route jusqu’à Vérone serpente dans les vignes. La pluie est un tantinet superflue mais ne gâche pas le plaisir de pédaler en ces lieux. Et puis le plaisir s’amoindrit lorsque l’esprit farceur des italiens leur fait noter les chevrons à l’envers sur les cartes… S’amoindrit encore lorsque la pluie se met à mouiller pour de bon. Et s’amoindrit définitivement lorsque, par je ne sais quel malencontreux malentendu, je me retrouve à pédaler sur l’autoroute ! L’expérience est inédite et je ne la recommande pas… Après quelques kilomètres qui me semblent interminables, je décide de prendre le taureau par les cornes et le vélo par le guidon pour passer par dessus les barrières de sécurité.
J’atterris dans une zone industrielle déserte mais une voiture s’approche et Lorenzo en descend. Il a été témoin de mes cascades et vient à mon secours parce que lui aussi, quand il a voyagé plusieurs mois à vélo l’année dernière, il s’est retrouvé sur une autoroute ! Alors sur cette route déserte avec l’autoroute en bruit de fond, on discute, il me montre des photos, me propose son toit.
L’occasion est magnifique mais j’ai été prévoyante – une fois n’est pas coutume – et je dois passer la nuit chez Andrea et Laura. Peut-être se reverra-t-on demain, sait-on jamais…

Ayant survécu à l’épisode autoroutier, l’entrée dans Vérone malgré la présence de la plus grande foire au vin d’Europe est un jeu d’enfant ! J’y rencontre Andrea et Laura dans leur maisonnette. Le repas est aussi copieux que délicieux et un ami passe en dessert pour répéter le répertoire très ciblé – chansons sur le travail des années 1850 à 1920 ! – de leur groupe joliment nommé Ciao Cescu ! Laura me parle en italien, je lui réponds en français et on se comprend sans problème. Andréa parle très bien français et ils m’expliquent les problèmes actuels du gouvernement italien, me parlent de l’histoire de Vérone, me dispensent ma quatrième leçon d’italien illustrée de proverbes fort à propos !

Y’a pas à dire, les cyclos, c’est vraiment des gens bien !

 

8 Comments

  • Anonyme

    J'avoue la cassedédi m'a fait plaiz, comme dit Diderot dans une lettre à Sophie Volland.
    Toutes ces villes italiennes font rêver. Tu es bien vaillante quand même. Je te souhaite de continuer tes belles rencontres. C'est pas tout à fait la dolce vita, mais avec ton optimisme et tes rigoureux mollets, ça y ressemble un peu!

    Bisous,

    O.

  • Anonyme

    Bravo! Vous avez bien du courage. Chiara, notre fille, nous mis au courant de votre aventure. Tout notre soutien moral. Bonne route! c'est le moins qu'on puisse dire.

  • jean-luc http://petitchoeurnancy.free.fr/

    Moi qui rêvais de voir Frida soupirer sur le pont du même nom. Tant pis !

  • Anonyme

    Bonjour Madame on pense fort a vous , vous avez pas mal de courage pour faire tous c'est kilomètres , bonne continuation a vous faite attention , au revoir