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Tour d'Europe

L’Italie, c’est fini

  Mardi matin, je laisse Frida se reposer chez Andrea&Laura pour visiter Vérone à pied. Pas de canaux ni de ponts mais le centre, envahi de touristes, est tout de même plus propice aux marcheurs. Les arènes, la piazza delle Erbe, le Duomo, la piazza dei signori… Tout est très joli, souvent construit dans un marbre rose local. Et puis bien sûr le balcon de Juliette – construit dans les années 50 – sans grand intérêt à vrai dire mais qui a un franc succès !

L’après-midi, je retrouve Frida et Andrea pour faire un tour plus large de la ville. Soudain, un rayon de soleil parvient à percer entre les nuages et je me prends à rêver d’une plage ensoleillée au bord du lac de Garde… Manque de chance, le temps que j’y arrive, le rayon de soleil a disparu et il s’est mis à pleuvoir ! Et à ce moment précis, la pluie me gave ! Je souffre généralement d’une amnésie météorologique qui me fait oublier chaque jour qu’il a aussi plu la veille mais cette fois, je me souviens bien que mon pantalon de Kway est à peine sec de la veille et j’en suis lasse… Peut-être même que s’il y avait eu quelqu’un pour les entendre, je me serais exprimée par des vulgarités !
Mais comme il a tout de même fallu trouver un endroit où dormir, j’ai quitté le porche trop étroit sous lequel je m’abritais et j’ai roulé en serrant les poings jusqu’au B&B suivant. On m’y informe qu’il est complet, comme tous ceux du secteur à cause de cette fameuse foire au vin de Vérone. Mais Sylviano, d’abord méfiant, essaie de trouver une solution et me propose finalement la compagnie de la tondeuse et des vélos dans son abri de jardin. Puis de l’eau, puis une bière, puis un radiateur, puis des chaussures de rechange pour faire sécher les miennes, puis une douche, puis le café au matin en me racontant sa retraite dorée.

C’était raté pour la nuit au bord du lac mais ce n’est pas trop tard pour les bords du lac, d’autant plus beaux que le ciel est exceptionnellement plus bleu que gris. Les fortifications de Peschieras del Garda rappellent celles de Vauban et l’eau turquoise y apporte un vrai charme ! Je décide de longer le lac au plus près jusqu’à Lazise, idée plus que discutable sachant qu’après le premier kilomètre de piste cyclable, les quatorze suivants sont caillouteux, ou boueux, ou sablonneux, ou les trois à la fois… Mais c’est très beau tout de même et ça vaut bien quelques poussers de vélo !

 

Je rejoins ensuite la vallée de l’Adige qui remonte jusque dans les Alpes.  Le secteur est montagneux mais Frida et le cuissot sont robustes. La vallée est profonde et étroite, et même si la piste cyclable est souvent coincée entre l’autoroute, la voie ferrée et la ligne haute tension, les hautes montagnes alentour sont très belles.

Sur le chemin, je demande à des marcheurs un plan pour la nuit et ils me mènent jusqu’à la maison de Carole, signora un peu particulière à ce qu’ils me disent, mais qui parle français et pourra m’aider. Sa maison  est un immense merdier à la fois fascinant et repoussant. Elle me dit que bien sûr, je pourrais y dormir où je veux, il y a partout des lits, des fauteuils, des canapés, mais que tout est très humide et… envahi de scorpions ! Elle me recommande donc de ne pas poser mes affaires sur le sol et de ne pas soulever les coussins ! Ayant révisé mon « Barbe bleue » avant de partir, je la crois sur parole ! Pour elle, une seule petite pièce est chauffée et elle dort sur le sol, sous la table, parce que c’est bon pour son dos ! Jusqu’à 2h00 du matin, elle me parle de ses problèmes avec la mafia, sa vie d’avant en caravane, sa thyroïde, ses chakras et c’est rafraichissant ! Et puis je m’enferme précautionneusement dans ma tente ouverte au milieu du salon pour échapper aux bestioles…

Mais peu importe parce qu’aujourd’hui, je suis au chaud à Trento chez Pernelle et Romain. C’est jour de fête : j’ai fait une lessive ! Et j’ai regardé tomber la pluie par la fenêtre !
Demain j’attaque les Alpes pour passer en Autriche au moment où le beau temps arrive enfin en Italie…

 

12 Comments

  • Jeanne Rivière

    Si ça se trouve, je ne saurai plus danser à mon retour…! Il faudra que tu annonces toutes les figures comme tu le fais si bien pour la maraichine 😉 !

  • Anonyme

    coucou Jeanne
    oui as dis S merci de nous faire voyager dns ta belle aventure

    et oui on te réserve un méga bal pour te retour avec plein de polka kost ar hoat gavotte bourrée sbrandos etc
    plein de danse que tu fera les d.. dans le nez lol

    courage pour la suite

    un autre cavalier de Nancy A

  • Jeanne Rivière

    Merci à cette super Mamie ! Le soleil est là désormais et les rencontres se suivent sans se ressembler ! Quant aux petits enfants, ils ne sont pas prévus pour tout de suite !

  • Anonyme

    En voila de belles aventures plus rocambolesques les unes que les autres, que de souvenirs à raconter à tes petits enfants émerveillés… dans un certain nombres d'années, mais le temps passe si vite que déjà tu peux t'y projeter dans tes rêves et ton imagination débordante! Une super Mamie qui te souhaite le meilleur, le soleil et toujours des rencontres inespérées!!!

  • Jeanne Rivière

    Frida est d'une dignité et surtout d'une efficacité exemplaires ! Et n'a en plus pas besoin de crème solaire. Je pourrai donc mettre une double dose, d'autant que j'ai déjà réussi à faire de l'allergie au soleil sans soleil !
    J'attends les rimes pour la suite…

  • Jeanne Rivière

    Une copie ? Je crois que j'ai oublié ce que c'est !
    C'est vrai que la tente sous la pluie fait très festival ! Et puis avec les mollets que j'aurai je pourrai enchainer sbrandos et ficelles sans problème !
    Danse bien ! Et danse une polska pour moi puisque je ne sais la danser qu'avec toi 😉

  • Jeanne Rivière

    Elle l'est tout court ! Pas seulement vue de mes yeux !
    Et il parait en effet que l'été arrive dès demain ! Le printemps aurait été tellement mauvais qu'on passerait directement à l'été !

  • Anonyme

    Hey, salut Jeanne !
    Un petit coucou folkeux pour te redonner du courage (et une petite pause entre deux copie pour moi). Merci de nous faire partager toutes ces magnifiques cyclo-aventures. On voit du pays (et sans efforts pour nous). Te voir avec ta tente, ça me donne envie de partir en festival (mais pas à vélo, faut pas exagérer !). J'espère quand même que tu as eu le temps de danser une petite tarentelle ou un sbrando énergique avant de quitter l'Italie. Sinon, demain c'est le Grobal du p'tit coin. On dansera pour toi ;).
    A plus.
    S. (tu as reconnu qui je pense)

  • Anonyme

    Après la déroute sur l'autoroute, les scorpions dans les chaussons, l'Italie sous la pluie, le KWay tout mouillé (eh oui, même les Kway finissent par se mouiller…), les nonnos un peu chauds, les tondeuses comme veilleuses, à toi l'Autriche… ma biche, (j'ai pas trouvé mieux…)et n'oublie pas de te mettre le short et la crème, ça va chauffer, ça va briller…
    Passe mes plus sincères respects à Frida qui a l'air de se comporter on ne peut plus dignement elle aussi.
    JLuc D

  • Geneviève

    Impressionnant le coup de la maison aux scorpions ! C'est limite "contes des mille et une nuits !" comme univers. Pour le temps, je crois qu'il s'améliore partout. Bon courage pour les Alpes et en tout cas, l'Italie vue avec tes yeux est bien belle et pittoresque.