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Tour d'Europe

Les adieux à Malmö

Finalement, je m’attarde encore à Malmö. D’abord parce qu’il pleut, ensuite parce que le vent souffle, enfin parce que Copenhague est si près et que j’ai une bonne raison d’y aller samedi puisque mon coiffeur particulier s’y trouve ! Alors je prends le grand pont qui plonge sous la mer et me voilà à nouveau au Danemark ! La ville qui est bien belle sous le ciel bleu.

   Jojo, le roi du jeu de mots, a quelques heures à tuer entre deux vols, c’est l’occasion d’aller saluer la petite sirène et de rafraichir ma coupe de cheveux ! Une bite d’amarrage du port fait office de siège, le robinet de la pissotière du coin sert de douche et les ciseaux du couteau suisse d’instrument de l’artiste. Et puis le vent s’invite pour plus d’héroïsme encore… On fait le plaisir des touristes en bateau mouche qui nous prennent copieusement en photo et on se dit qu’on pourrait peut-être lancer la mode des performances de ce type ! Joachim est plutôt satisfait de son oeuvre, il trouve que j’ai une coupe vraiment dans le vent et que les ciseaux du couteau suisse sont tout à fait adaptés pour dégrader… Moi je n’ai pas de miroir et probablement que c’est mieux ainsi !

De retour à Malmö, Björn m’entraine à Lund, la ville étudiante à proximité où il retrouve des amis au pied de la majestueuse cathédrale. Tous parlent un anglais absolument fluide et naturel et l’utilisent même entre eux puisque je suis là. Et ça m’impressionne ! La nuit est si courte qu’on n’a pas le temps de voir le soleil se coucher qu’il est déjà levé. Étrange et agréable impression…

  Quand j’ai écoulé mon stock d’excuses pour retarder mon départ de Malmö, il me faut reprendre la route… Il ne me reste plus qu’une centaine de kilomètres à parcourir en Suède, c’est bien dommage… Je passe par le musée des vikings pour ne rien rater du pays et je longe encore la côte jusqu’à Ystad.

  Là, je décide d’attraper un bon rhume histoire d’illustrer ma désapprobation de quitter la Suède et j’embarque dans un ferry qui m’amène jusqu’à Bornholm, jolie petite île danoise que les autochtones appellent la Majorque du nord. C’est vrai que l’île est paradisiaque. Comme toutes les îles, elle est saupoudrée de maisonnettes colorées tapissées de roses trémières et les rochers de la côte moussent de jaune. L’intérieur de l’île est sauvage, des champs de blé parsemés de coquelicots et quelques églises rondes et blanches, spécialité locale. La côte est habitée de quelques villages à touristes mais surtout de magnifiques plages rocheuses.

De bruyants volatiles marins ont décidé de me tourner autour cette nuit et puisqu’ils ne veulent pas me laisser dormir, je vais me tremper les pieds à 3h du matin et j’admire le lever du soleil sur la mer…

 

  De l’autre côté de l’île, un bateau devrait pouvoir me mener jusqu’à la Pologne mais dans les faits, c’est bien plus compliqué que sur le papier… Le ferry en question ne circule que certains jours de beau temps où il amène jusqu’à Bornholm des Polonais en excursion à la journée. Ce qui implique qu’il n’y a pas de billetterie sur l’île, que le trajet se paye en zlotys et que la langue de l’équipage est exclusivement le polonais !

  Heureusement, Rafał prend le bateau aussi et me prend en pitié ! Il joue le traducteur, le négociateur et le banquier et nous voilà embarquées, Frida et moi, pour les cinq heures les plus longues et douloureuses du voyage… J’avais craint le froid, les Alpes, le vent, la solitude… je n’avais pas pensé au mal de mer ! Face à ma pathétique sensibilité aux vaguelettes, je me dis que même pour suivre les fleuves ou les côtes, j’ai vraiment bien fait de choisir le vélo et non le bateau… Rafał essaie de me divertir en me faisant écouter de la techno polonaise mais l’effet n’en est que plus dévastateur ! 

  Finalement, la terre apparait et le calvaire s’achève… Le bateau accoste à Kołobrzeg, il est 22 heures, il fait 25 degrés, je foule le sol polonais pour la première fois ! N’ayant bien sûr rien prévu pour passer la nuit, j’utilise à nouveau la carte magique « Rafał » ! 
  L’hospitalité polonaise est exemplaire, je reste dans le pays !


  

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