La vie en bleu et jaune
Dans l’immense ferry de Frederikshavn à Göteborg, on me range au milieu d’une horde de motards tout de cuir vêtus ! Et soudain, Frida pourtant si lourde m’apparait toute frêle ! Par chance, il s’y trouve aussi autre cycliste égaré et garé : Vlady en route pour plusieurs mois lui aussi avec une besace pleine de bons tuyaux pour pédaler dans sa Hollande natale. On compare nos montures et nos parcours, on s’extasie de tant de ressemblances… Nous avons été aux mêmes lieux aux mêmes dates pendant toute notre traversée du Danemark sans jamais nous croiser. On discute pendant les quatre heures traversée, ravis l’un comme l’autre d’avoir trouvé un voyageur qui nous ressemble ! Et puis on débarque en Suède et nos chemins se séparent : lui monte vers Oslo et je descends vers Malmö.
La Suède, c’est beau et c’est gentil.
Olof que je rencontre à Göteborg et chez qui je passe la nuit est gentil. Il me raconte qu’on apprend à danser la polska à l’école mais que la concurrence entre les établissements mine le système éducatif.
Le lendemain de mon arrivée, c’est jour de fête nationale et la ville est gentiment animée. Certains fêtent la fin de la royauté, d’autres le couronnement de leur premier roi. La famille royale est d’ailleurs un sujet brûlant puisque la princesse Madeleine se marie dans la semaine. De ce qu’on m’en dit, le roi Carl Gustav XVI est un peu abruti… et dire que c’est un descendant de Bernadotte !
La côte de la mer du nord qui s’étend de Göteborg à Malmö est belle. Les paysages sont très différents du Danemark : finies les dunes, les plages immenses, les herbes folles. Ici, les petits ports de plaisance se succèdent et la mer turquoise est semée d’îlots pierreux. On dirait un peu un catalogue du club Med !=
Les plages sont belles, et d’autant plus belles que le camping sauvage y est autorisé – même sur les propriétés privées pour peu qu’on ne reste qu’une nuit. On trouve donc sans mal des plages désertées où poser sa tente pour s’endormir avec le bruit des vagues après s’être baigné au soleil couchant. Parce qu’en plus, aussi étonnant que cela puisse paraitre, l’eau de la mer du nord n’est pas froide et on peut vraiment s’y baigner avant de s’enfiler dans le duvet !
Les petites routes côtières sont belles. Elles traversent des villages de maisons en bois rouges aux volets blancs et des golfs à perte de vue. Le paysage est un peu plus vallonné et habité qu’au Danemark pour varier les plaisirs.
Les suédois sont gentils. Et blonds. Mais ce n’est pas lié. Bien sûr, on reste dans la catégorie du scandinave d’abord froid mais c’est toujours avec sourire et bienveillance qu’ils répondent aux questions. Laura et Päivikki avec qui je passe une soirée le sont particulièrement. Certes, elles sont finlandaises mais c’est un peu pareil : blondes et dépressives l’hiver.
Les villes, elles, sont bien gentilles… mais il n’y a quand même pas grand chose à voir ! Ce qui permet d’éviter de perdre du temps en pâmoison devant quelques vieilles pierres… Et puis il y a Malmö, face à Copenhague.
Cette ville-là me plait. Elle est calme et animée à la fois. On me dit que c’est la Marseille suédoise ! Et on aurait presque envie d’y vivre pour de vrai. J’y suis logée chez Björn qui est un peu la quintessence de la Suède puisqu’il est beau et gentil à la fois ! Il a surtout un très grand appartement dans lequel il n’est jamais et dont il me confie les clés pour la durée qui me siéra. Voilà une belle occasion de s’accorder quelques jours de pause !
Frida est sagement garée dans la cour de l’immeuble. Nul besoin de s’inquiéter pour sa sécurité, nous sommes en Suède tout de même ! Et Frida, pourtant, subit les assauts de voleurs pas très futés… Bilan : un bidon sans eau, un compteur sans aimant, un transformateur sans câble, un cadenas sans clé. Hormis un bidon moisi à 2€, rien d’utilisable ou de revendable pour les détrousseurs alors qu’il aurait suffi de voler la selle pour se faire quelques sous ! Pour moi par contre une parano du vol qui ne va pas s’arranger et du matériel à racheter mais « plaie d’argent n’est pas mortelle » dirait maman ! Cette fois par contre, j’ai acheté un cadenas à code, je pourrai toujours avoir espoir qu’il serve à quelqu’un si je me le fais voler !
Il m’aura donc fallu arriver jusqu’en Suède pour gouter aux joies de la rapine. La Scandinavie, c’est plus ce que c’était ma bonne dame !
Ou peut-être que je me suis trop attardée ici, il est temps de reprendre la route…
4 Comments
Jeanne Rivière
Patience !
Anonyme
Aucune mention de ton expérience capillaire parallèle(*) de l'extrême?
… Ça me la coupe!!
(*) Si seulement elle avait été vraiment parallèle (et symétrique…)
Anonyme
Voir le bon côté des choses, c'est aussi se dire, chic Frida est tojours là, malgré et contre tout, que du bonheur!! toujours avec toi dans les bons et un peu moins bons moments, mamy Sunshine
Anonyme
"Plaie d'argent n'est pas mortelle …"
maman