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Tour d'Europe

La Ruhr en deux roues

    Pour me convaincre qu’il est temps de rentrer, la bonne volonté des éléments extérieurs ne manque pas ! Le soleil tape fort et pendant quelques jours, la chaleur est difficilement supportable. Comme on est très bien organisé, on pédale généralement aux heures les plus chaudes de la journée en se promettant vainement chaque jour d’être plus malin le lendemain…  Et dès que l’occasion se présente, on se laisse tenter par un bain d’hydrocarbures dans le Rhin que nous longeons désormais.

    Les automobilistes eux-mêmes, dans leur grande mansuétude, tentent également de me dégouter du vélo. Arrêtée au stop, Sarah observe patiemment le cycliste qui arrive en sens inverse sur la piste cyclable puis démarre… au moment où je passe… Elle n’a le temps d’avancer que de moins d’un mètre avant de percuter Frida et son chargement. Elle n’allait donc pas bien vite. Pourtant, les affaires jonchent la route, la roue avant est pliée, le porte-bagage tordu. Par chance, les sacoches ont bien amorti le choc et je suis intacte. Quelques courbatures et quelques hématomes qui n’empêchent pas de pédaler, rien de plus, ouf ! Frida, par contre, est hors d’usage. Même si je n’ai qu’à moitié confiance dans les talents de conductrices de Sarah, je fais avec elle le tour des villages alentours en quête d’une nouvelle jante. On parvient finalement à en dégotter une qui fera l’affaire pour me ramener jusqu’en France et c’est reparti !
 
 La Ruhr, au commencement, ne nous plait guère. Outre la chaleur, on circule sur des routes trop fréquentées, les usines fumantes succèdent aux centrales nucléaires et le Rhin n’est qu’une autoroute à péniches. Et puis Mathieu crève, recrève, rerecrève et la carte semble n’indiquer que villes et industries sur plus de 200km, au point qu’on se demande sérieusement où on va pouvoir passer la nuit.
 
    Mais en approchant de Duisburg, les berges du fleuve s’avèrent larges et verdoyantes, habitées seulement de troupeaux de moutons et d’oies sauvages. C’est là qu’on trouve un bosquet de saules au bord de l’eau et on s’offre un camping semi-urbain Deluxe avec coucher de soleil sur fond de ponts et de cheminées ! On se trempe dans l’eau au saut du lit – ou plutôt du matelas dégonflé – et on adopte dès ce jour-là le Rhin comme lieu de prédilection de la toilette quotidienne. Six années à vivre à Strasbourg sans aucune ablution dans le fleuve, il était temps de se rattraper !
 
    On traverse donc la Ruhr en longeant l’eau au plus près et en trouvant aux abords de chaque ville une berge qui puisse accueillir notre campement. Les usines nous fascinent et nous effraient en même temps et on passe bien vite dans les villes où la chaleur semble encore plus accablante.Cologne et son impressionnante cathédrale nous arrêtent tout de même un peu plus longtemps avant de retrouver le Rhin, et bientôt la Moselle…
 
 
 

9 Comments

  • Anonyme

    Sacrée Jeanne ! On dévore ton blog (avec quelques semaines de retard!) et on t'embrasse. J&G les ex-nancéens…

    PS : est-ce que tu as d'autres photos comme la première là ?

  • Anonyme

    Bonjour Mme Rivière,
    Quelques lignes pour vous dire BRAVO pour ce superbe journal d'un vélo que nous lisons en famille.
    Clémence et Louis viennent de partir en camp itinérant… un camp vélo bien sûr ! mais eux reviennent le dimanche 18 août ! …
    Bonne récupération à Frida et à vous aussi et bonne fin de vacances.
    Famille Verdenal

  • Anonyme

    Bonjour Jeanne
    Que d'aventures!
    la piste le long de la Moselle est bien moins sympa à partir de Sierk que celle de la Sarre qu'on prend à KONTZ (confluence) je ne sais pas si tu as un itinéraire précis mais tu peux la prendre jusqu'à Saarlouis et de là, redescendre sur Sommerviller.
    narcissesafari.fr
    A+

  • Mathieu

    coucou. cool de te suivre sur internet et encore bien mieux dans la vraie vie au fil de la route!!! ton admirateur couché…en vélo…