La Bourgogne
Pour notre première expérience de cyclotourisme en famille, on décide d’aller faire un tour en Bourgogne. C’était déjà ici que Miha avait gouté aux charmes du cyclotourisme pour la première fois et comme l’expérience avait été convaincante, on parie sur le fait qu’Alma y prendra le même plaisir ! On laisse la voiture à Beaune et on prend la direction de Chalon-sur-Saône à travers les vignes. La Voie des Vignes s’étend sur une vingtaine de kilomètres jusqu’à Santenay et serpente entre les villages et les champs. Le temps est un peu frais et couvert au matin et on voit partout des bottes de foin brulées ou à bruler et des bougies disposées entre les ceps pour les aider à résister au froid nocturne. Le ciel s’éclaircit peu à peu et le paysage en est d’autant plus beau…
A Santenay, on rejoint le canal du Centre qu’on longe sur quelques kilomètres. Alma regarde les péniches et chante en s’attrapant les pieds dans son hamac de charrette, on dirait que ça lui plait ! La chambre d’hôte dans laquelle nous passons la nuit lui plait aussi et elle y dort comme un bébé !
Le lendemain matin, nous faisons un tour dans le joli centre de Chalon avant de prendre la Voie Verte qui passe par Givry puis descend vers Buxy et Cormatin. Les paysages sont plus monotones que dans les vignes et on a l’impression de pédaler tout droit pendant des kilomètres mais le temps est idéal et on apprécie de ne voir ni n’entendre aucune voiture sur cette belle piste.
A Cormatin, on s’arrête au camping en supposant qu’il fait désormais assez doux pour montrer à Alma notre magnifique tente 4 places ! On y installe sa petite tente à l’intérieur et lui empile les vêtements avant de l’enfiler dans sa turbulette en laine. Elle n’en a pas moins les mains et le visage gelés et même si elle semble tout de même dormir paisiblement, c’est nous qui passons la nuit à grelotter dans nos duvet et à s’inquiéter pour elle. Au matin, on décide qu’on va attendre encore quelques semaines avant de ressortir la tente…
Le problème, c’est que c’est un weekend de Pâques ensoleillé et que sans avoir rien réservé dans une région touristique, c’est pas simple de trouver un hébergement dans un rayon restreint… Et pourtant, on n’arrive pas à se résoudre à planifier plus ce genre de voyage, prévoir ses étapes à l’avance enlève une bonne partie du charme… Alors on se dit qu’à l’avenir, on va plutôt acheter des meilleurs sacs de couchage ! En attendant, le soleil brille à Cluny et on s’y promène longuement. A partir de là, la voie verte n’est plus sur l’ancien tracé de chemin de fer, ce que le dénivelé nous indique directement ! On en bave un peu, en particulier dans les raidillons qui sont rudes avec la charrette ! Heureusement, on peut emprunter le tunnel du Bois Clair, un kilomètre et demi à 10°, le plus long tunnel uniquement cyclable d’Europe parait-il, qui nous évite une belle colline !
Ce soir encore, on se poserait volontiers tranquillement avec un apéro mais Alma qui s’est bien reposée dans la charrette n’a pas les mêmes projets ! On prend conscience à ce moment-là que plus on pédale, plus on est fatigués… et moins elle l’est ! Vivement qu’elle pédale elle aussi !
Pour éviter une nouvelle traversée de ville, on quitte la voie verte un peu avant Macon et on traverse les collines vers l’est pour rejoindre la Saône. Les mollets chauffent un peu mais on apprécie les petites routes de campagne et elles bercent Alma aussi bien que les pistes cyclables ! On pique-nique au bord de l’eau le long de la voie verte et Anne apparait soudain ! Elle pédale aussi avec ses sacoches et son amoureux, quel heureux hasard ! On fait donc la route ensemble jusqu’à Tournus où on a trouvé une cabane pour passer la nuit. La piste cyclable longe le fleuve et les kilomètres s’enchainent rapidement…
Pour notre dernier jour, on décide après bien des tergiversations, d’éviter Chalon et de prendre le train jusqu’à Chagny pour refaire en sens inverse la si belle Voie des Vignes. Les escaliers de la gare de Tournus puis le TER ancienne génération sont une sacrée épreuve avec deux lourds vélos, une charrette et un bébé mais on arrive à destination sans dommage.
On savoure les derniers kilomètres en flânant autour du château de Santenay puis de l’hôtel de ville de Meursault et on rejoint finalement la voiture en se disant qu’on aurait bien continué notre route à la force de la pédale…
Alma a dormi partout et a directement adopté un rythme de vacances, elle a beaucoup chanté et secoué sa clochette dans sa charrette, elle a expérimenté par mal de bassines et de baignoires, elle a mangé comme un ogre tout un tas de trucs plus ou moins comestibles et a secoué les bras d’enthousiasme à chaque occasion ! On dirait bien que nous l’avons déjà convertie !