Islande

Au milieu des volcans…

Les connections sont rares et les photos galères à charger donc elles arriveront petit à petit…
Le retour à la civilisation après nos quelques jours dans la nature profonde de la route 35 se fait tout en douceur. Au coucher du soleil, on tombe sur un ancien hangar qui a dû servir d’abri à un certain nombre de cyclistes au vu des inscriptions diverses sur les murs. On s’installe donc dans son ombre, au bord d’une rivière et on passe une bonne partie de la soirée à prendre en photo les moutons qui broutent dans le soleil couchant et la pleine lune qui se lève au dessus des montagnes.

Le jour suivant, on enchaine les spots touristiques en passant à Gullfoss puis Geysir. Evidemment, la cascade comme le geyser sont impressionnants mais on se languit déjà des terres solitaires et même des chemins caillouteux !

Et puis il se met à pleuvoir. Enfin ! On nous avait prédit tant d’humidité qu’on l’attendait presque avec impatience ! Et on n’est pas déçu ! Il pleut sans discontinuer toute la journée, ce qui nous donne l’occasion d’épiloguer sur chaque produit du petit supermarché local, de tremper longuement dans les eaux thermales de la piscine de Laugarvatn et de prévoir tous les projets que nous nous empresserons de modifier…!
Parmi ces projets, on se dit qu’on pourrait abandonner nos sacoches pour une journée, le temps d’aller faire un tour dans le parc national de Þingvellir qui est à une trentaine de kilomètres. On enfourche donc nos vélos au matin, sous le ciel dégagé, le coeur et le porte-bagages légers, persuadés que nous arriverons bien vite à destination. Au bout d’une bonne heure et après avoir parcouru sept laborieux kilomètres, on se rend à l’évidence : nous n’irons pas à vélo à Þingvellir ! Le vent est si fort qu’il est bien difficile de garder l’équilibre et certaines bourrasques imprévisibles nous envoient au beau milieu de la route… Alors on abandonne Frida et Frido sur place et on continue notre route en stop, ce qui nous donne l’heureuse occasion de discuter avec des autochtones !
Au retour, le vent qu’on espérait s’être calmé souffle encore plus fort et les sept kilomètres semblent ne jamais se terminer. Impossible de pédaler, difficile de pousser le vélo aussi. On lutte à chaque pas, le vélo tombe souvent, jeté au sol par le vent… ou par moi…! Et dans ces circonstances, sept kilomètres à pied, ça n’use pas que les souliers… On savait déjà qu’il fallait éviter le vent de face, on sait désormais que le vent de côté peut être pire…

Une fois arrivés et réfugiés dans la tente, on se dit que ça valait quand même le coup! A Pingvellir, les plaques tectoniques américaine et européenne se rejoignent dans un festival de fissures et de failles impressionnantes !
Pour ne rien rater des incontournables tourstiques, on continue notre route vers Landmannalaugar. Pas un souffle de vent lorsque nous nous mettons en route et on savoure la distance dont on avance à chaque coup de pédale. Au soir, on tombe sur un « trieur à moutons », grande structure en pierre dans laquelle tous les moutons de la vallée sont rassemblés à la fin de l’été pour que chacun retrouve son propriétaire. L’endroit est tellement séduisant qu’on y installe notre tente, supposant surtout qu’à compter les moutons, le sommeil viendrait bien vite…

Malgré la nuit sereine, le jour suivant l’est bien moins… D’abord parce que remonter une vallée implique de monter et ensuite parce que le vent, encore lui, s’invite sans préavis ! On donne tout pour arriver au début de la piste qui nous mènera à Landmannalaugar. Et on y arrive, finalement…
 Ce début de piste est plus que chaotique. Les pentes sont si raides et le sol si instable que nous devons parfois enlever les lourdes sacoches des vélos pour pouvoir les gravir. On fait les premiers kilomètres au rythme effreiné de 3 km/h et on se dit que les 27 qu’il reste à parcourir risquent d’être longs… Et puis même s’il faut souvent descendre du vélo pour le sortir du sable dans lequel il s’est enfoncé, même s’il faut trop souvent se protéger contre les nuées de poussière dont nous recouvrent les automobilistes et même s’il faut parfois aussi lutter contre le vent, on finit par arriver à Landmannalaugar.

Après des kilomètres dans la noirceur désertique des roches et du sable volcaniques, les couleurs du paysage apparaissent encore plus éclatantes et après des kilomètres à pédaler dans ce décor, les sources chaudes et leurs vapeurs sulfureuses sont encore plus délicieuses… L’endroit est tellement exceptionnel qu’on troque nos vélos contre des chaussures de rando le temps d’aller admirer les montagnes alentour depuis un sommet. On pensait que les couleurs des cartes postales les enjolivaient, on se rend compte ici qu’elles ne disent rien de la réalité et on passe plus de temps à photographier qu’à marcher…

On pense aussi naïvement à tout ce qui semble se passer et s’être passé sous cette terre alors qu’à l’heure où on pédale dans des splendides déserts de sable, où on admire les tapis de mousse qui recouvrent la lave et où on ramasse quantité de pierres volcaniques, les Islandais s’inquiètent de l’activité de leur plus gros volcan qui pourrait bien entrer en éruption d’un moment à l’autre…

4 Comments

  • François

    Jeanne, c'est montagneux parce c'est une partie émergée du rift médio-Atlantique doublé d'un point chaud de l'écorce terrestre ( le magma est plus chaud à cet endroit et perce l'écorce …comme à la Réunion) .Les 2 plaques tectoniques se séparent bien et l'Islande vieille de seulement 23 millions d'années s'agrandit sans cesse. Les montagnes islandaises sont essentiellement volcaniques contrairement à d'autres régions volcaniques du monde où les volcans sont combinés au soulèvement d'une plaque par une autre ( phénomène de subduction) comme la côte Ouest de l'Amérique latine ou comme le Japon.

  • Jeanne Rivière

    Ah ouais ?! Pourtant, là où on pédalait, c'était plutôt montagneux ! Va falloir que je révise toute ma géologie, un petit séjour à Austin devrait me faire du bien 😉 !

  • Anonyme

    Jeanne, les plaques nord americaine et eurasienne ne se rejoignent pas en islande, elles se separent ! C est un ocean qui se forme pas une montagne !
    Suzon