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Tour d'Europe

Le Brenner, quelle galère…

  A Trento, où nous en étions restés, Frida s’est fait faire une beauté et j’ai fait des sushis, pouponné, rangé, cancané, mangé des glaces enfin. Deux jours de vraies vacances d’autant plus bienvenus qu’ils permettent au printemps de s’installer pour de bon… 

  On m’avait vendu les 150km de montée jusqu’au col du Brenner par la vallée de l’Adige comme une banale promenade de santé… et je l’avais naïvement cru… Jusqu’à Bolzen, c’est vrai que la route monte en pente douce, et même jusqu’à Brixen où une piste cyclable suit le cours du fleuve. Les sportifs du weekend pédalent ou patinent, les sommets enneigés s’approchent peu à peu, la douceur printanière est bien agréable. Au fur et à mesure qu’on avance dans la vallée, on se sent de plus en plus en pays germain. Je peux même me faire comprendre en parlant allemand et ça simplifie quand même la vie ! 

Et puis, à la gare de Brixen, je retrouve Michael venu me rejoindre pour quelques jours sur selle et ça se gâte ! D’abord parce que la piste cyclable devient parfois chemin difficilement carrossable. Ensuite parce qu les indications pour vélo empruntent les petites routes qui desservent tous les villages sur l’un puis l’autre versant de la vallée et à la montée vers le col s’ajoutent donc des ascensions souvent aussi raides qu’inutiles puis des redescentes dans le fond de la vallée avant de remonter vers le hameau suivant… Enfin parce qu’après plus de 40km, las de ces circonvolutions superflues, on décide finalement de rester sur la route principale au fond de la vallée, de la mauvaise vallée ! Nos cartes sont imprécises et périmées et on met un certain nombre de km de montée à se rendre compte qu’on fait fausse route !

 
A la fin de la journée, plus de 100km au compteur et plus de 1000m de dénivelé dans les jambes… et toujours 50kg de vélo ! Mais nous sommes arrivés à Innsbruck, il a fait un temps magnifique, les Alpes sont derrière nous…
 
En quelques jours, le paysage a totalement changé. Sur les bords du lac de Garde, les montagnes sont bien loin et on se croit au cœur de l’Italie. Trento commençait déjà à sentir l’influence germanique et la ville cohabite avec les montagnes qui s’approchent peu à peu, au fur et à mesure que la vallée se resserre et que la langue allemande prend le dessus. Et puis le col du Brenner, si laborieusement atteint, et la descente vers Innsbruck, au pied des montagnes et enfin les sommets enneigés qui s’éloignent et l’Inn qui coule au milieu d’une vaste plaine qui sent bon la Bavière…

 

 Avec Michael, on essaye de s’accommoder de nos rythmes assez peu conciliables ! Il voudrait se lever tôt et pédaler vite et loin, je voudrais me coucher tard et pédaler… ou pas… Alors on se couche tôt et on se lève tard et il me promet des glaces pour me faire avancer jusqu’à la ville suivante ! Et puis son vélo de compétition n’est pas aussi robuste et tout terrain que Frida et le cuir de ses fesses est moins tanné que le mien mais on n’ose pas râler ni l’un ni l’autre et les km défilent… plus de 2000 déjà…

 

12 Comments

  • Jeanne Rivière

    Moi aussi, j'avais cru que j'allais suivre tranquillement les fleuves mais la Moldau n'est pas un fleuve qu'on peut suivre tranquillement ! A partir de Prague, ça devrait être vraiment plus plat… peut-être vais-je m'ennuyer !
    J'avais oublié que ce fameux "restaurant" était à Innsbruck ! Je n'ai d'ailleurs absolument rien reconnu de la ville et j'ai cru n'y être jamais allée !

  • Anonyme

    Coucou madame vous etes deja en Autriche!! je suis tres contente que tout ce passe bien pour vous.
    je pense bien à vous a bientot gros bisous a vous <3

    marie 6a du college de blamont 🙂

  • Anonyme

    J'ai lu au téléphone de tes nouvelles à Renée et NONO Ils sont contents d'avoir du frais et je te souhaite bon courage pour la suite et toutes mes félicitations pour ta volonté et pour ton endurance!!!! Bisous d'una amie de Nanou
    Maïté de Bayonne.

  • Anonyme

    Merci Jeanne de nous faire partager ton aventure.Ton journal se lit avec beaucoup d'intérêt et tes photos nous font rêver. Chaque jour tu nous donnes une leçon de courage. Bravo et continue à nous enchanter.
    GG 64800

  • Anonyme

    Donc si j'ai bien compris, les cols et les sommets, c'est fini, maintenant tu vas suivre tranquillement les fleuves. Les cuissots vont fondre !
    A Innsbruck on connait un super resto avec des volatiles,sehr gut 😉
    Bisous

    Helene

  • Geneviève

    D'après le TLF, les cuissots, c'est le gros gibier et les cuisseaux, c'est pour le veau ! A toi de voir si tu te sens plutôt chevreuil ou "veau"…. Vu tes récentes escalades, je pencherais plutôt pour cuissot !

  • Anonyme

    Les cuissots deviennent-ils cuisseaux à tant pédaler dans des côtes à 15 % ….. ou bien l'inverse ?
    à ton retour, le Soulor et les Spandelles dans la matinée, les doigts dans le nez !
    bisous
    Claudie