La vie de bohème en Bohême
Se lever sur les bords du lac est un ravissement, d’autant plus après une bonne nuit puisque la technique du jambon s’avère réellement efficace pour lutter contre le froid !
Sur la place centrale, la plus grande de République tchèque parait-il, on croise par hasard et par bonheur Antoine, responsable de l’alliance française et dont l’accent chantant du sud-ouest me fait chaud au cœur ! Il nous mène jusqu’à un bar qui a un petit dortoir et qui passe en boucle le dernier album de Nick Cave, ce qui me fait penser que nous y serons bien !
Puis nous allons manger ensemble des brochettes de fromage frit et des galettes de pommes de terre puisqu’on nous dit que c’est typique. Et nous allons surtout boire de la bière parce que c’est nécessaire pour s’intégrer dans le pays ! On nous ressert sans que nous l’ayons demandé parce qu’un verre n’est pas fait pour rester vide et parce que la bière, c’est du pain liquide donc c’est bon pour la santé ! On fait aussi la connaissance de Marketa qui nous donne notre première leçon de tchèque sur le cas instrumental !
On passe par le château d’Hluboka et on gravit vaillamment les collines qui s’enchainent jusqu’à Albrechtice où on aimerait bien passer la nuit.
Mais le village semble mort, seuls Vladimir, Jan et Pavel, en tenue intégrale de cyclistes, y boivent une bière à la terrasse d’un café et on leur demande donc conseil.
Ils veulent bien réfléchir à la question mais il faudrait d’abord qu’on s’asseye à leur table pour boire une bière. Le temps d’en boire une deuxième, d’aller jeter un œil à la chapelle et à son cimetière classés, de me sortir des toilettes dans lesquelles j’étais enfermée, de comparer nos vélos, la nuit commence à tomber et nous sommes toujours attablés devant nos chopes qui se vident et se remplissent. Vladimir parle anglais, Jan parle allemand et Pavel ne parle pas, ce qui nous permet de communiquer sans trop de difficulté.
La solution consisterait à aller jusqu’à Pisek où Vladimir pourrait nous loger mais il y a encore une quinzaine de kilomètres à parcourir et la motivation diminue au même rythme que la luminosité… Alors l’un des compères téléphone à Pavel II qui se pointe avec sa camionnette, y empile tant bien que mal nos cinq vélos et nos cinq carcasses et en route pour Pisek ! On se croirait des collégiens au dernier rang du bus. Ils commentent le paysage, chantent des chansons tchèques et on fait les foufous ! Ca va bien plus vite en voiture et je me demande bien pourquoi je suis partie à vélo !
Et puis il est temps pour Anne de prendre le train et pour moi de continuer ma route en solitaire…
Les collines n’en finissent pas de monter et de descendre mais puisqu’il faut bien arriver à Prague, je monte et je descends…
A l’office du tourisme, on m’avait indiqué un hôtel qui s’avère être un hangar délabré et en m’adressant à la population locale, on me dit que le seul endroit où dormir dans le secteur est en bord de nationale, à quelques kilomètres de là.
Me voilà donc dans un relai routier d’un glauque du meilleur effet ! Au sol, des faux pétales de roses, au plafond au dessus du lit, un immense miroir et aux montants du lit, des menottes en fourrure dont les clés sont judicieusement accrochées au trousseau de la chambre ! Je me dis qu’on ne doit pas faire que dormir en ces lieux mais puisqu’on peut aussi y dormir, j’en profite !
Prague n’est plus très loin désormais mais ces satanées collines commencent à me lasser… En plus, les villages traversés sont minuscules et de toute la journée, je ne trouve nulle part où acheter à manger ! Et puis la vallée s’élargit à l’approche de la ville et la civilisation réapparait après 80km de chemins perdus et je peux enfin longer la Moldau…
Tout à l’heure, j’amène Frida sur le pont Charles !
8 Comments
Anonyme
Salut Jeanne!
ça fait un bail que je voulais te laisser un post, mais je n'avais pas vu qu'il fallait choisir le bon statut dans "commentaire" (pas douée la fille!). Bref, maintenant que j'ai enfin compris le truc, je peux te dire : bravo et merci pour toutes tes aventures que nous (mes parents, ma grand-mère, des copines et moi) vivons par procuration!
gros bisous!
Claire
Jeanne Rivière
J'ai en effet croisé cette statue mais j'ai déjà tout le bonheur nécessaire donc je n'ai pas eu besoin d'elle !
Bonnes marches dans les Vosges !
Anonyme
Bonjour Jeanne
enfin un peu de soleil sur ta route.t'imaginais tu avoir autant à raconter….. en plus tu le fais bien. on aurait pu se croiser à Passau si je n'avais dû differer mon départ pour les Balkans(carte sur narcissesafari.fr) tu vas bien croiser un "Nicolas" sur ta route pour dévoiler cette roue.
à part cela Frida supporte le voyage et toi tu deviens petit à petit une vraie cycliste!
quand je vois ta progression sur la carte et la durée de ton congé, je me dis qu'une fois Conpenhague tu dois aller à Göteborg et suivre la route 45 qui te ménera au Cap Nord… BRAVO et fais toi plaisir.
narcissesafari.fr
Anonyme
félicitations pour ce périple,au pont charles avez-vous passé votre main sur une statue qui est au milieu du pont,qui paraît-il porte bonheur,la base brille plus que les autres statues.
un seignor de cirey qui a souvent monté le donon en vélo et s'est reconverti à la marche!!
bonne continuation.
Anonyme
C'est avec fierté et admiration que deux parents éloignés suivent ce grand periple depuis Tarnos.Bravo et courage.
Anonyme
Je suis impressionnée par votre belle promenade Jeanne et vous envoie mes amitiés d'Orthez
Jeanne Rivière
Pas trop moyen de faire apparaitre le kilométrage parce qu'on ne peut pas tracer des parcours de plus de 1500km sur le site dont je me sers. Je crois que j'en suis à 2500 pour l'instant et normalement, je suis vraiment débarrassée du dénivelé…
Anonyme
Salut Jeanne!!
je suis presque au quotidien ton blog, c'est passionnant ! Félicitations, tu avances bien.
C'est dommage que sur la carte en haut de ton blog on ne voit plus le kilométrage depuis Blâmont comme c'était le cas au début de ton périple. Tu en es à combien de kilomètres ?
Allez, bon courage et plein de bonnes choses !
Amandine