Que d’eau, que d’eau !
A Schwalbstedt, c’est un peu la maison du bonheur. On y discute, on y mange bien, on peut y jouer du piano, et on peut même y apprendre quelques rudiments de danois qui pourraient s’avérer utiles à l’avenir… Et comme météorologiquement parlant, c’est toujours pas le bonheur, je ne me presse pas pour quitter la chaleur de ces lieux.
Et puis une éclaircie survient. Et comme c’est pas le genre de truc à louper par les temps qui courent, je me remets en selle en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ! Bien sûr, le vent souffle toujours mais je ne me lasse pas des pâturages moutonneux, si beau lorsqu’un rayon de soleil veut bien les éclairer…
Sur un banc face à la mer, un couple s’installe à côté de moi et commente l’allure de Frida en français puis m’aborde en allemand. Pendant un certain temps, nous discutons en allemand et je m’amuse de voir qu’ils sont longs à me démasquer ! Ils sont professeurs de français et utilisent cette langue entre eux pour ne pas être compris… raté ! Ils m’inviteraient volontiers chez eux mais ce n’est pas vraiment ma route. Peut-être sur le chemin du retour…
Ils me conseillent en tout cas d’aller sur l’île de Föhr, beaucoup moins touristique et bien plus authentique que ses voisines et j’embarque donc sur un grand beau bateau avec l’intention de rejoindre ensuite Amrum, Sylt puis Rømø qui appartient au Danemark.
Les plages sont effectivement aussi belles que sauvages et les villages de maisonnettes en briques au toit de chaume absolument charmants.
Pas de camping en ces lieux mais on me parle d’une ferme où je pourrais sûrement dormir dans le foin, ce qui s’avère relativement confortable même si l’horizontalité n’est pas le maitre-mot de ma couche… On me propose même les restes de barbecue et la soirée film ! Puis je repars en apportant l’odeur du foin bien accrochée à toutes mes affaires…
De retour au port le lendemain matin pour continuer ma traversée des îles, on m’informe que la météo étant ce qu’elle est, les bateaux ne vont pas à Amrum. C’est vrai qu’il pleut et qu’il fait froid. Et que l’épaisseur de nuages ne laisse rien présager de bon dans un avenir proche… Alors je me résigne à retourner sur la terre ferme en espérant un peu plus de clémence pour les jours à venir…
Sur le ferry, je tente en vain de me réchauffer. Le pantalon que je porte depuis deux mois est humide et boueux, trop grand et délavé par le « soleil », ma veste est sale, j’ai les pieds et les mains froids et mouillés, le nez rouge… En ce 25 mai, je me sens clocharde, et je regrette d’avoir abandonné en route mes gants de ski…!
En plus, pas l’ombre d’un sauna ou d’un cinéma. Il n’y a dans le coin que le musée de la vase, certes de circonstance, mais sur lequel je fais l’impasse ! Et puisque de toute façon, je suis mouillée, je pédale encore un peu pour passer la barre des 4000km et pour trouver une chambre où faire sécher mes fripes devant la cheminée…
Demain, je le sens, le thermomètre dépassera les 10°C ! Et je n’aurai plus besoin de mes quatre couches de vêtements pour m’extasier devant les couchers de soleil…
10 Comments
Jeanne Rivière
Salut Greg,
Pour l'instant, sachant que je n'ai pas encore eu un soir sans pluie, je suis contente d'être dans des vrais campings civilisés ! D'autant qu'ils sont encore totalement vides et sauvages donc je ne me sens pas oppressée par la foule ! Mais je me renseignerai, merci pour le tuyau !
C'est vrai que la côte est plate mais vu le vent que je me tape, heureusement qu'elle n'est pas en plus vallonnée ! A priori, je redescendrai par la Suède et non pas par la côte est que je connais déjà un peu. Comme ça, je pourrai comparer !
greg-gravures
Hey Jeanne !
J'avais un peu décroché (pas mal de taf…) en tout cas je vois que tu as fait du chemin !… La dernière fois que je suis allé sur ton blog tu étais en Autriche. Je vois que tu arrives au Danemark j'avais fait l'inverse en ce qui me concerne (j'avais commencé par la côte est très vallonnée, sauvage mais très belle et j'étais redescendu par la côte ouest beaucoup plus plate et peut-être un peu monotone). Par contre je ne sais pas si tu es au courant mais au Danemark le camping sauvage est autorisé sur des aires spécialement dédiées à cela. Tu peux même y trouver des barbecues à disposition des campeurs. Par contre il faudrait que tu te renseignes dans les offices de tourisme pour avoir les cartes de ces lieux magiques car ils sont souvent un peu à l'écart des routes et ne sont pas très bien indiqués.
Bon vent
Grég
Jeanne Rivière
C'est un atavisme, non, l'optimisme ?! 😉
Jeanne Rivière
Sûrement pas moins pratique qu'un pantalon sur des collants et un pantalon… Mais tellement moins sexy…!
Anonyme
Belle leçon d'optimisme . Ca paye, le soleil arrive !
claudie
vincent
Tu ferais bien d'acheter une tenue de plongée en néoprène. Ça t'éviterait de te mouiller.
Mais je sais pas si c'est pratique pour pédaler…
Jeanne Rivière
Stephan ! Ich freue mich von dir zu hören ! Bien sûr que les aléas du climat ne sont pas grand chose comparés aux paysages, aux rencontres, aux expériences… Et je retrouve même presque mon allemand d'antan… qui me permet de comprendre tes vers !
Jeanne Rivière
Il faudrait bien plus que quelques mois de pluie pour atteindre mon moral ! Et le froid me permet de rentabiliser pleinement l'achat de mes vêtements chauds !
Même si je vous ai semés, je continue mon chemin tranquillement… Dis-moi s'il te semblerait judicieux que j'écrive ou que j'envoie je ne sais quoi de ces lointaines contrées…
Et passe le bonjour de ma part aux marmots !
Unknown
Salut Jeanne,
tu as choisi une période historiquement froide et pluvieuse pour ton voyage. C'est ce qu'on appelle une poisse monumentale.
Si ça peut te réconforter, il fait le même temps en Lorraine qu'au Danemark.
De mon côté, je ne reste dans le thème. Les événements imprévus se multiplient et beaucoup de mes lundis sautent au profit de divers événements (Sécurité routière, APS…), dernier en date le TBI s'est mis en grève. Il était pourtant bien pratique pour travailler sur ton blog. On avance à la vitesse d'un vélo crevé.
Je te souhaite bon courage. Je sais à quel point une humidité froide persistante peut miner le moral. Tu as raison de ralentir et de profiter des moments de chaleur.
+
Sylvain
Anonyme
Hallo Jeanne!
Ich lese Deine Berichte mit einer Mischung aus Neugierde, Neid und Bewunderung.
Kalte Füße und eine schmutzige Jacke sind ein geringer Preis für all die Erfahrungen, all die Abenteuer, all das Leben, zu dessen Zeugen du wirst, das Du mitgestaltest und dessen Du Dich bis zum Ende Deiner Tage erinnern wirst.
Viele Grüße
Stephan Lauf
p.s.:
Wir sollen heiter Raum um Raum durchschreiten,
An keinem wie an einer Haimet hängen,
Der Weltgeit will nicht fesseln uns und engen,
er will uns Stuf um Stufe heben, weiten.