This road contains steep gradients
C’est le panneau qu’on voit régulièrement au début des routes qu’on emprunte, qui sont effectivement très vallonnées puisqu’il faut bien passer des cols pour aller d’un loch à l’autre et d’une vallée à l’autre.On fait donc chauffer les muscles et le soir, sous la tente, on sent bien nos cuisses (et nos pieds !)
Sur la côte ouest du Loch Lomond, on attend sous un arbre le gros de l’averse passe, et pour nous consoler on y trouve nos premières girolles. Premières d’une longue série puisqu’on en ramasse ensuite presque chaque jour et que les fossés en sont parfois si pleins qu’on ne peut pas toutes les cueillir !
À Oban, on prend un ferry pour l’île de Mull qu’on traverse plus vite que notre ombre, prenant juste le temps d’admirer les côtes battues par le vent. Du petit port de Tobermory de l’autre côté de l’île, on rejoint la péninsule d’Ardnamurchan qui nous achève les quadriceps mais dont les immensités désertes nous enthousiasment. On se croirait presque en Islande, avec quelques degrés et beaucoup de verdure en plus tout de même… On est d’ailleurs impressionnés par l’entretien des pelouses toujours parfaitement tondues. Jusqu’à découvrir que la tondeuse est une invention écossaise !
Les paysages changent d’un kilomètre à l’autre mais tous nous plaisent et on ne rate pas une occasion de dégainer l’appareil photo pour saisir les nuances de gris du ciel! Ici le dicton islandais « si tu n’aimes pas le temps qu’il fait, attends cinq minutes » s’applique très bien. Des nuages venus d’on ne sait où peuvent recouvrir soudainement le ciel et disparaître tout aussi vite. Enfin, en général, ils apparaissent beaucoup plus vite qu’ils disparaissent ! Mais on accepte avec stoïcisme d’être mouillés dehors par la pluie et mouillés dedans par la sueur… avec toutes les effluves qui s’en suivent! On croise par contre quelques autres cyclistes, beaucoup moins philosophes, désespérés par la météo et qui se demandent ce qu’ils sont venus faire ici !
A Lochailort, on s’arrête au pub pour demander de l’eau et un bon tuyau pour poser notre tente. Anne et Wendy semblent être des habituées du lieu et tiennent à nous payer un coup en écoutant les musiciens attablés devant leur whisky. La quintessence de l’Écosse! Elles nous conseillent de s’installer devant le château du village, dont la propriétaire est absente, mais qui nous aurait chaleureusement accueillis. En approfondissant la question, on découvre que la propriétaire est morte au printemps et que le château est à l’abandon. Mais sa pelouse fait notre bonheur, tout comme l’accueil des Écossais qui ont toujours le contact facile et chaleureux.
Ce qui fait moins notre bonheur, c’est la journée du lendemain, si humide que les routes sont inondées et les trains ne circulent pas. Optimistes, on se dit que c’est l’occasion de tester la qualité de notre équipement imperméable… qui ne l’est malheureusement pas! Mais comme on reste optimistes, on se dit que demain ne pourra qu’être plus sec !